Dans certains des autoportraits, je m’arrangeais pour que la prise me surprenne en train d’aller prendre position à côté de Françoise — qui, elle, était toujours fixe et centrée dans l’image — ou en train de revenir vers l’appareil photo, comme si je ne maîtrisais plus qu’en partie la prise photographique, histoire qu’on comprenne bien que l’image, dans certains cas, pouvait être vue comme un piège temporel, dans lequel je m’exhibais comme prisonnier, dans lequel je me débattais.

Denis Roche, La photographie est interminable, entretien avec Gilles Mora.
coll. « Fiction et Cie », Seuil, 2007
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